AccueilSantésanté : ne jamais confondre risque et danger

santé : ne jamais confondre risque et danger

Il est important de ne pas confondre risque et danger. Induire soit un Parkinson chez des animaux dont la nourriture contient chaque jour une dose déterminée d’un neurotoxique naturel, soit une neurotoxicité développementale par effet nocif sur la chimie, la structure ou le fonctionnement du système nerveux s’exerçant au stade du développement chez un fœtus, en réalisant une seule injection d’une dose non mortelle d’un neurotoxique issu de l’agrochimie chez une femelle rate pendant la gestation, ne fait que confirmer les effets sanitaires du pesticide. En aucun cas, cela n’informe sur les risques pour le consommateur, voire pour l’applicateur.

En effet, identifier les dangers d’une substance en laboratoire est assez aisé. En revanche, connaître les risques pour l’homme est un problème beaucoup plus complexe. C’est ce qui explique que des plateformes expertales européennes et internationales sur les produits phytopharmaceutiques et leurs résidus aient fixé une valeur toxicologique de référence, qui donne une indication claire concernant le niveau d’une substance auquel les consommateurs et les opérateurs peuvent être exposés à court ou à long terme sans risque appréciable pour leur santé.

Ces plateformes commencent par fixer une valeur toxicologique de référence initiale, établie sur une base de données démontrant l’absence d’effet nocif du neurotoxique sur des animaux. Cette première valeur est ensuite divisée par un facteur d’incertitude, fixé de manière conventionnelle à 100, afin de tenir compte des différences entre les animaux soumis aux tests et l’homme. Cette deuxième valeur est encore divisée par un facteur d’incertitude – de 10 – pour tenir compte des différences de sensibilité pouvant exister entre les êtres humains. Cette dernière valeur sert alors de référence pour établir une comparaison avec des expositions dans des conditions réelles, à court ou à long terme.

Ensuite, dans une évaluation des risques de potentiel de neurotoxicité pour l’homme, les experts étudient plus particulièrement trois valeurs: d’une part la dose de référence aiguë (ARfD), qui est le niveau estimé d’une substance pouvant être ingérée sur une courte durée – généralement un jour – sans risque appréciable pour la santé; d’autre part le niveau acceptable d’exposi- tion des opérateurs (NAEO), qui est la quantité maximale d’une substance active à laquelle un employé ou un opérateur peut être exposé –soit par inhalation, soit par absorption par la peau– sans aucun effet nocif pour sa santé; enfin la dose journalière acceptable (DJA), qui est la quantité du neurotoxique présente dans les aliments ou dans l’eau de boisson et qui peut être ingérée quotidiennement pendant toute la durée d’une vie sans risque appréciable pour la santé.

À partir d’études d’exposition souvent complétées par des études d’imprégnation des populations, les plateformes expertales définissent également différents seuils toxicologiques de certains aliments ou alicaments pour le consommateur, comme par exemple une valeur critique pour les femmes en âge de procréer (sur la base des effets sanitaires induits par l’exposition fœtale) et/ou une valeur critique pour les enfants ou les adultes (par exemple sur la base des effets hormonaux chez l’enfant).

Pour aller plus loin :
Derniers articles :

Dans la même rubrique

Au sujet des 500 000 décès prématurés

Sous le titre bien accrocheur « Le déclin des insectes pollinisateurs cause 500000 décès prématurés par an », lepoint.fr a publié une brève traduction...

En ce moment

Restez informer en recevant régulièrement

La Newsletter A&E