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La fin de l’âge d’or de l’écologie politique

On sait qu’une hirondelle ne fait pas le printemps. Cependant, le récent départ d’Antoine Pellion du secrétariat général à la planification écologique (SGPE) signe clairement la fin de l’âge d’or de cette écologie politique et décroissante qui a causé des dégâts considérables.

« Vous ne le connaissez pas, mais c’est un homme qui est au cœur de toute la planification écologique et des textes de loi qui se préparent », expliquait en septembre 2022 sur France Inter la journaliste Bérengère Bonte. Antoine Pellion incarne en effet parfaitement cette jeune et brillante génération de conseillers qui ont porté tout au long des années Macron le logiciel de l’écologie politique et de la décroissance. Une époque manifestement révolue. « Cela fait un an que le SGPE ne pèse plus sur les politiques publiques », reconnaît une source anonyme citée par Le  Monde, qui regrette « le désintérêt de l’Élysée et de Matignon » pour les questions environnementales. 

Même son de cloche dans les milieux des investisseurs, qui constatent que les fonds dédiés à la transition écologique sont en perte de vitesse. «  Il n’y a pas si longtemps, dans les présentations des fonds, les slides sur l’ESG [les principes environnementaux, sociaux et de bonne gouvernance, NDLR] arrivaient dans les trois premières planches, maintenant elles sont reléguées tout à la fin des PowerPoint, ou ont tout simplement disparu », admet un gestionnaire de fonds parisien cité par Le Figaro. « Le mouvement de désillusion s’accélère avec l’arrivée de Donald Trump », poursuit le quotidien. 

Et l’Europe n’est pas en reste : « Ursula von der Leyen avait placé son premier mandat sous le symbole de la lutte en faveur du climat. Elle tente désormais, sous la pression des entreprises et des parlementaires européens, de faire machine arrière… sans se dédire frontalement », peut-on lire dans un autre article du Figaro. Un virage parfaitement assumé par le nouveau commissaire européen à l’Agriculture Christophe Hansen : « Avez-vous vu dans notre vision pour l’agriculture et l’alimentation à l’horizon 2040 [présentée mercredi 19 février au SIA] des références au Green Deal ou à Farm to Fork ? Il n’y en a pas ! », a-t-il déclaré lors d’un entretien avec A&E. De même, le mot agroécologie a volontairement été retiré de la nouvelle loi de programmation agricole. « On a fait le ménage pour supprimer dans le texte tout le vocabulaire de la décroissance, afin d’insister sur le nouveau cap que nous souhaitons donner à l’agriculture : produire pour assurer la souveraineté alimentaire des Français », souligne le sénateur LR Laurent Duplomb. Une démarche essentielle pour rompre définitivement avec la décroissance, et qui mériterait d’être également adoptée par l’ensemble des acteurs du secteur agricole.

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