Le célèbre Zorro de l’écologie, Hugo Clément, raconte (encore) n’importe quoi. Cette fois-ci sur l’acétamipride. Quelle surprise ! Décryptage
Dans sa chronique du 5 février sur France Inter, Hugo Clément nous a expliqué je cite, « qu’apparemment aujourd’hui, on peut raconter n’importe quoi sur un plateau sans que ça fasse trop de vagues ». Et, il ajoute : « Plus c’est gros, plus ça passe ». Alors de quoi s’agit-il ?
L’acétamipride : un pesticide au cœur du débat
L’ami Hugo s’en prend à un sénateur qui souhaite réautoriser en France l’usage agricole de l’acétamipride, un produit, qui permet de lutter contre certains insectes qui détruisent nos cultures. Et ledit sénateur a justifié cette décision en déclarant que ce produit n’était pas considéré par l’Anses, notre agence en charge d’évaluer les pesticides, comme « toxique ».
À partir de ce propos un peu maladroit, il faut l’admettre, Hugo Clément est allé chercher un rapport de l’Anses sur un produit justement à base d’acétamipride, le TECHNIVERT, un produit destiné à lutter contre les termites, et dans lequel l’agence écrit que ce produit est « toxique ». Le sénateur aurait donc « tout faux » , se moque Hugo Clément.
Alors évidemment que l’acétamipride est toxique, sinon il n’aurait aucun effet sur les insectes. Sauf que ce qu’oublie de préciser Hugo Clément, c’est que dans le cas de ce rapport qu’il cite, l’Anses a justement conclut en autorisant son usage estimant qu’il n’était pas assez toxique pour être interdit. Il est même autorisé pour les professionnels à des doses 40 fois supérieures à ce qu’il ne l’était pour l’agriculture jusqu’en 2018 : 10.000 grammes à l’hectare pour le fameux TECHNIVERT contre 250 grammes pour la lutte contre les pucerons en agriculture.
Un rapport mal interprété ?
C’est bien qu’Hugo Clément consulte les rapports de l’Anses et en appelle à la science, mais c’est dommage qu’il ait oublié de donner la conclusion du rapport aux gens qui l’écoutent. D’autant plus que c’est suite à une loi absurde votée par les députés que l’usage de l’acétamipride a été interdit et cela pour les seuls agriculteurs. En revanche l’Anses ne s’est jamais prononcé contre son utilisation. C’est pour ça que chacun de nous peut acheter dans son magasin de bricolage des produits à base d’acétamipride comme cet anti fourmis.
Ah oui, j’allais oublier Hugo Clément ne précise pas non plus que l’acétamipride est autorisé dans plein d’autres pays de l’Union européenne et cela jusqu’en 2033, justement parce que le dernier rapport en date de l’agence sanitaire européenne l’Elfsa, a considéré que son usage ne posait pas de problème de toxicité suffis anti pour l’interdire, y compris pour les abeilles.
Justement, parlons en des abeilles car c’est vraiment fort de café de prétendre que l’acétamipride serait un « tueur d’abeilles ». Dans ce cas que dire des produits autorisés en agriculture biologique comme par exemple les pyrèthres naturelles ? Les pyrèthres naturelles sont 250 fois plus toxiques pour les abeilles que l’acétamipride.
Tu vois, Hugo, la science, la vraie, ça nous apprend des drôles de choses.
Alors oui, c’est vrai, comme tu le dis Hugo, « apparemment aujourd’hui on peut raconter n’importe quoi » surtout sur France Inter.